les pelotes de kaneh bosem

Végétarisme, tricot et laine éthique : mon témoignage

Aujourd’hui, je vais vous parler d’une chose sur laquelle je ne m’étend jamais par ici. Mon rapport aux animaux. Comme certaines d’entre vous le savent, je suis végétarienne* depuis ma naissance. C’est ainsi qu’on m’a éduqué.


Dans les années 80 et 90, ca a été un calvaire, enfant, car le végétarisme n’était pas autant toléré que de nos jours. J’en ai voulu à mon éducation pendant de très nombreuses années. J’ai tout essayé pour « devenir normale » et manger de la viande, mais je n’y suis jamais arrivée.
J’ai toujours été avec des carnivores. Mon homme a testé à peu près toutes les viandes qui existent au monde, à part le singe. En asie, il a même mangé du chien, il paraît que c’est l’une des meilleures viandes au monde. Et je n’ai jamais jugé.

Et puis, lors d’un voyage en Inde, un ami nous a fait découvrir le documentaire Earthlings (que vous pouvez consulter en ligne), qui parle de la condition animale sous toutes ses formes (alimentaire, pharmaceutique, vestimentaire etc… Je pense que tout carnivore devrait le regarder une fois dans sa vie, mais bon, chacun fait ce qu’il veut 😉

Pour la première fois, j’ai vu des larmes dans les yeux de mon homme, et il est devenu végétarien du jour au lendemain. C’était il y a plus de 4 ans. Lui l’était par conviction, moi par éducation, pas vraiment pour les même raisons. Quelques années plus tard, à cause de soucis de santé que la médecine classique n’arrivait pas à guérir, il a du devenir quasi végétalien*, et j’ai donc testé avec lui. Ses soucis de santé ont disparu. Nous avons à présent supprimé le lait animal de notre alimentation, et tout le monde s’en porte encore mieux.

Je ne vous expliquerais pas ici les raisons qui font qu’aujourd’hui je comprend vraiment son point de vue, ce serait partir dans un long débat sur la condition animale, et je sais que de nombreuses personnes préfèrent ne pas en savoir trop sur l’origine de leur sac en cuir, ni les conditions qui ont amené ce steak dans leur assiette, car ils aiment trop la viande pour pouvoir regarder les choses en face. Et je respecte toujours ça. D’ailleurs, je suis pragmatique : il m’arrive encore de temps en temps (même si c’est rare) d’acheter des choses en cuir, comme les chaussures par exemple. Je ne suis pas tombée dans l’extreme, même si je fais toujours attention à mes choix de consommation quand je le peux.

Et je déteste quand lors d’une soirée, un mangeur de viande décide de partir en croisade contre moi, parce que d’une part, ca fait chier tout le monde autour de nous, et d’autre part, ça jète un sacré froid. D’autant plus que leurs arguments ne tiennent pas longtemps, alors ca finit toujours en eau de boudin. Heureusement, c’est assez rare. Les gens aujourd’hui s’intéressent en général à tout ça, car ils ont appris depuis que ce choix de vie permet au passage d’éviter de nombreuses maladies telles que le cancer et j’en passe. Personnellement, côté santé, j’ai un rhume par an et c’est en général tout. Jamais de grippe, rien d’autre. Du coup, de nos jours, être végétarien c’est bien plus facile socialement (même si ce n’est malheureusement pas encore autant respecté qu’une personne qui mange Hallal ou Casher dans les collectivités).

Mais forcément, quand j’ai découvert il y a quelques années les conditions de production de la laine… ca a été difficile. Elle concerne l’une de mes matières préférées : le mérino. Le mérino provient en très grande partie d’Australie. Et là bas, les éleveurs pratiquement le museling. Je vous éviterais les photos trash, car franchement elles le sont. Pour simplifier : c’est une ablation de la peau autour de l’anus du mouton, qui sert à éviter la présence de parasites. Cette technique est très controversée, considérée comme cruelle par de nombreuses associations.

Si le sujet vous intéresse, je vous conseille de lire l’article « Touche pas à ma laine » chez Antigone XXI, qui explique bien plus en détail que moi le sujet.

Quand je dis que ca a été difficile, c’est parce que je suis une passionnée de tricot, et que tirer un trait sur un pull tout doux en mérino, ou en autres laines sublimes, j’ai du mal. Mon armoire est remplie de jolie matières à tricoter, et comme je le disais plus haut, je ne suis pas extrémiste.

Suite à cet article, un deuxième a été publié, pour proposer des alternatives à la laine : « Chaud ethique et ecolo ? Yes we can« .
Pour résumer, on y parle de coton, d’ortie, de chanvre, et de lin. Des matières « d’été » en général pour nous les tricoteuses. J’ai du mal à m’imaginer sous la neige avec un pull en lin pas vous ?

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Crédit photo : Kaneh Bosem

Mais bon, celà fait des années que j’y réfléchis, et je me dis qu’il me faut au moins essayer une fois avant de prendre position ! Ni une ni deux, je découvre grace à Antigone XXI une marque de laines éthique, écolo, et végan*.
Il s’agit du site Kaneh Bosem (plus en ligne en 2025…).

Le choix des fils est très limité : deux types de « laines » 100% chanvre, deux épaisseurs (fingering et DK). Elles sont toutes en pur chanvre garanti sans OGM. De la culture de la plante jusqu’à la teinture des fils, en passant par le rouissage des fibres, aucun traitement chimique polluant n’a été effectué. Les écheveaux sont teint avec des extraits de plantes tinctoriales, artisanalement en France, dans le plus grand respect de la fibre et de l’environnement, pour des tricots sains, doux et qui respirent.

Ca donne envie d’essayer !

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J’ai reçu mon petit colis assez rapidement d’ailleurs.

Personnellement, je trouve que cette démarche vaut le coup d’être diffusée !
Je n’ai pas encore testé, mais je suis bien décidée à me faire un pull en chanvre, et à savoir enfin si ce type de matière permet de traverser l’hiver sans soucis.


* : le vrai végétarien, qui ne mange pas de poisson ni de viande, mais mange des oeufs et des produits laitiers. Je précise, car depuis quelques années de nombreuses personnes se disent végétariennes et mangent du poisson. Et pour nous, « vrai » végétariens, c’est un véritable soucis, car on nous sert des choses que nous ne pouvons pas manger sans avoir un haut le coeur (dans le cas de mon homme c’est encore plus radical, il vomit). Je déteste cet abus de langage, mais bon, le fait est qu’aujourd’hui, tout le monde mélange un peu les genres.

Voici donc un rappel des termes officiels :
Végétarien : ne mange pas de viande ou de poisson. Mange les produits dérivés des animaux (lait, miel, oeuf)
Végétalien : ne mange pas de viande, de poisson, de lait animal, d’oeuf, ou autre produit dérivé animal
Vegan : en plus d’être végétalien, n’utilise aucun produit d’origine animale dans toutes les facettes de sa vie. Que ce soit ses habits, chaussures, produits cosmétiques, objets divers, agriculture, loisirs, etc.. Il n’utilise donc ni cuir, ni laine, ni fourrure, ni cire d’abeille, ni produits testés sur les animaux, etc.